TABLEAU
                                                   LA MAISON FAMILIALE
 (Acarisio le père, Pinalva la mère et leurs deux filles, Agnès et   Émerentienne soeur de lait, la diaconesse et la souscription au  christianisme chez les catéchumènes )
LES  PARENTS  D’AGNÈS  (Acarisio parle et Pinalva coiffant les cheveux d’Agnès)
Dès à présent, Agnès tu iras à l’école des diaconesses ouverte pour les enfants chrétiens. Tu apprendras aussi à lire à écrire et à compter.
AGNÈS
Je pourrais aussi apprendre la musique ?
LA  MÈRE Pinalva
Tu apprendras la rhétorique, l’arithmétique, la philosophie, la musique et la poésie.
Tu utiliseras une carte pergaménienne, tu auras un style et une table rase pour l’écriture.
AGNÈS
Une table rase et un style ?
LE  PÈRE (Acarisio)
Oui ! Une table rase et un style... Tu apprendras aussi comme les grands à écrire sur un parchemin que tu plieras comme un livre...
LA  MÈRE (Pinalva)
Notre Sénat expulsa les professeurs (litterator) de Rome. Nous ne voulons pas que tu ailles un jour t’instruire comme le font toutes les familles pour les jeunes romains, à Athènes et à Rhodes. 
LE  PÈRE (Acariso)
Nous te préférons auprès de nous. 
LA  MÈRE (Pinalva) 
Une institutrice chrétienne viendra te chercher et tu retourneras à la maison une fois l’école terminée. 
 AGNÈS
Je n’irais pas aux thermes me baigner après l’école ?
 LE  PÈRE (Acarisio)
Non ! Tu rentreras aussitôt avec la diaconesse, il serait plus prudent.  
LA  MÈRE (Pinalva)
Tu te laveras à la maison et feras tes ablutions suivant le rite chrétien. 
AGNÈS 
Mère !... Émerentienne ira aussi à l’école des diaconesses ?
LE PÈRE (Acarisio)
(Le père prend la parole)
Non ! Pas encore, nous l’emmenons chez les catéchumènes, pour qu’elle y soit instruite avant de recevoir le baptême... 
LA MÈRE (Pinalva)
(La mère aussitôt répond à Agnès)
Tu sais bien qu’elle est seulement ta sœur de lait et doit être baptisée. 
(Le père et la mère embrassent Agnès sur le front et les joues chaque un à leur tour. 
Émerentiènne les regardent en souriant, à ce moment l’institutrice frappe à la porte de la maison, le père ouvre la porte.)
(Chuchotement et murmure d’Émérentienne avec sa mère tous deux à part, puis l’institutrice en présence du père et de la mère d’Agnès échange quelque formule de politesse suivant la coutume et les traditions.) 
ÉMERENTIENNE
(En chuchotant doucement.)
Mère ! Moi aussi je pourrais avoir une table rase et un style ?
LA MÈRE (Pinalva)
(La mère en murmurant doucement à sa fille)
Émerentienne ! Plus tard... Plus tard... Voilà qu’arrive l’institutrice... 
L’INSTITUTRICE DIACONESSE
(Ensuite la porte s’ouvre)
Que le salut soit sur vous...
LE PÈRE (Acarisio)
Sur vous également...
(À cet instant, Agnès s’empresse d’embrasser sa sœur et se rapproche ensuite de l’institutrice qui lui tend la main, l’institutrice part avec elle, en souriant)
AGNÈS 
(À sa famille.)
Porte-toi bien père, toi aussi mère... À bientôt Émerentienne...
                                                                           RIDEAU

LE CONTEUR
Sainte Agnès, fut remplie de piété et de miséricorde, elle était qu’une enfant, belle de visage, mais plus belle encore par sa foi. Elle n’avait que treize ans et connaîtra par son courage le martyre, parce qu’elle connut la voie de la vérité. 
(à suivre...)
Agnès
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Agnès

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